Première année dans les murs

En ces temps de dérives des confinements, l’année de notre arrivée dans les lieux, le projet pensé, rêvé et construit ensemble pendant 4 ans, va rentrer dans le cœur de sa vie quotidienne… l’emménagement des coopérateurs et coopératrices est fixé au 1er mars ainsi que le paiement des premières redevances.

C’est l’année de la pandémie. Mi-mars la France est mise en confinement total pour 2 mois. La moitié des coopérateurs ayant planifié leur déménagement le 1er mars vivront cette période au pré commun, alors que les autres seront dans l’impossibilité de rejoindre leur logement et arriveront entre juin et juillet.
Paradoxe : le Pré Commun contraint à l’application des mesures sanitaires se voit cloîtré chacun chez soi et le groupe séparé en deux. Une dynamique de départ improbable qu’aucun d’entre nous n’aurez pu envisager. Durant cette période les Assemblées des Habitants sont suspendues, le lien collectif est distendu et mal vécu par certains qui se sentent extérieurs à la mise en activité du site. Ceux qui ont pu emménager avant le confinement généralisé prennent leur marque en bénéficiant de la respiration qu’apporte le site. Des temps de partages en extérieur favorisés par un printemps clément s’organisent quotidiennement. On s’affaire sur les espaces extérieurs après les heures passées derrière les écrans.

Pour cette année 2020, nous aurons tenu 22 réunions des habitants.

La mise en place de commissions permet de faire avancer les préparations à la prise de décision sur l’organisation de la vie collective. Plusieurs commissions ; signalétique, aménagements des extérieurs, chantier maison commune, potager.
Une nouvelle présidence est nommée suivant le principe de l’élection sans candidature.
Le collège de gestion est constitué de 3 membres pour un mandat de 2 ans. Ce collège est en charge du suivi des comptes d’exploitation de la SAS, des redevances et des charges diverses hors des travaux de fin de chantier, suivis par deux coopératrices toujours présentes pour ce travail peu visible mais au combien essentiel.

Quelques points actés par la coopérative.

Les sous-principes sur la redevance :

  • Égalité de traitement entre PLS et prêts libres.
  • Plafonnement à 35 % de la valeur du logement des parts sociales.
  • Réserve financière en cas de départ d’un-e coopérateur- coopératrice.
  • Coefficient de structure en moyenne à 0,97 différent en fonction de la surface.
  • Réajustement de la part locative par rapport à la réalité de la charge de la SAS
  • Les situations personnelles doivent être prises en compte.

Raccordement internet :
11 foyers partagent la connexion internet et les frais de travaux et d’abonnement. Le coût est pris en charge par l’association le Préau commun. Chaque coopérateur paiera à l’année son abonnement à l’association sous forme d’adhésion. La contribution annuelle proposée pour l’accès à la fibre est de 45 € la première année et 70 € les années suivantes.

Le collège de gestion :

  •  ouvre un compte de gestion pour le règlement des redevances et les charges courantes de la coopérative
  •  établit le contrat de convention d’un an de la Tiny et gère le dossier de demande préalable auprès des services d’urbanisme
  •  gère un journal individuel des redevances et des mouvements des comptes associés et des parts sociales.
  •  traite le dossier de réhabilitation de la maison commune en annexe pour la taxe foncière.

Le collectif :
L’arrivée et l’installation de la tiny House avec sa famille qui intègrent le collectif du pré commun. Nous passons de 12 logements à 13 logements et comptons désormais 16 adultes et 10 enfants.

Les travaux d’aménagement sont nombreux. Plusieurs sont finalisés :

  • Construction d’un abri à vélo
  • Clôture des berges de l’étang
  • Travaux et aménagement de la salle commune

D’autres initiatives :

  •  Plantation de 2 arbres fruitiers et un arbre d’ornementation sur la place Agora.
  •  Achat d’une serre
  •  Achat d’un monte personne
  •  Achat d’un broyeur avec la subvention de Nantes métropole
  •  Vente des poutres en chêne ;
  •  Lancement d’un plan de circulation avec un projet de signalétique
  •  Planning des logements disponibles pour la période estivale
  •  Mise en place d’un nouvel outil de communication au sein du collectif : DataAgora
  •  Définir les visions et implications de chacun sur le potager.

La formation :

Le collectif exprime le besoin de recourir à une intervention extérieure pour améliorer le mode de gouvernance du groupe. Plusieurs thèmes sont souhaités être abordés au cours de cette session:

  •  se former à ce nouveau mode gouvernance
  •  travailler sur la communication bienveillante
  •  apport extérieur pour observer et nous aider à appliquer une procédure
  •  identifier les mécanismes qui entravent la fluidité et la communication au sein du groupe.

Ce travail s’est fait avec Audrey, intervenante extérieure. Nous avons abordé trois thèmes :

  • Cadre commun au groupe : trouver un mode de fonctionnement collectif qui respecte les besoins individuels tout en conservant l’efficience du collectif.
  • Cadre de sécurité :
    S’exprimer en « JE » détacher la personne de la parole sans faire de supposition
    Recevoir en acceptant les idées différentes, les désaccords
    Faciliter la prise de parole, l’écoute. Reporter les sujets trop agités.
    Faire ensemble et trouver du sens dans ce qu’on fait au Pré Commun.
    Prendre soin des uns et des autres
  • Nos représentations concernant le pré commun :
    Pour moi le pré commun c’est …
    Selon moi ce sur quoi le groupe à besoin d’évoluer c’est …
    Ce qui m’inquiète, ce qui me fait peur c’est …

Thibaud coopérateur fondateur, nous annonce en fin d’année 2020 qu’il va être papa. Sa nouvelle vie l’amène à quitter le pré-commun. Nous devons quelques mois après avoir emménagé nous lancer dans le processus d’intégration d’un nouveau foyer…

Etat des lieux

A quelques mois de notre emménagement au Pré Commun, retour sur l’état des lieux dans lequel nous avons découvert le site. A découvrir sous la forme de panoramas 360°.

Février 2018: création d’une haie de Benjes pour délimiter le pré

Nous louons le pré d’environ 4500 m2 attenant à notre terrain, dans la perspective d’y concevoir nos buttes potagères et d’avoir suffisamment d’espace cultivable pour viser l’autonomie alimentaire du groupe au moins en ce qui concerne les légumes et les aromatiques. Les enfants y disposeront également d’un terrain de jeu. Ce pré étant grand ouvert sur les prairies environnantes, cela nous vaut parfois la visite surprise (et tout à fait bienvenue) de chevaux, nous avons décidé de faire une haie sèche avec le produit de notre élagage pour délimiter la partie du pré qui est rattachée au terrain, tout en laissant un passage, et pour utiliser au mieux nos ressources en bois d’élagage pour créer une haie naturelle et bénéfique pour notre environnement.

Benoît amène des branchages résultant de l’élagage à la haie benjes

La « haie benjes », qu’es aquò ? C’est une technique proche du plessage mais avec du bois mort, qu’Hermann Benjes a décrite à la fin des années 80, qui consiste à construire des haies en disposant du bois mort à l’horizontale entre des pieux plantés à la verticale.

Quel intérêt ? Avec le temps, cet andain de bois sec va servir d’abri pour une faune locale (hérissons, rongeurs, oiseaux..) dont les déjections, contenant des graines, vont y implanter une végétation locale bien adaptée et créer un cercle vertueux pour la biodiversité: le fait que l’enchevêtrement de branchages soit un refuge et une réserve de nourriture pour les animaux permet à ceux-ci de l’ensemencer pour en faire une haie naturelle de végétaux vivants, dont les baies permettront aux oiseaux de se nourrir l’hiver. Il faut juste être patient, car cette technique permacole prend du temps pour porter ses fruits !

Guillaume tasse les branchages encore verts de la haie, Thibaud ramène du bois