Février 2018: création d’une haie de Benjes pour délimiter le pré

Nous louons le pré d’environ 4500 m2 attenant à notre terrain, dans la perspective d’y concevoir nos buttes potagères et d’avoir suffisamment d’espace cultivable pour viser l’autonomie alimentaire du groupe au moins en ce qui concerne les légumes et les aromatiques. Les enfants y disposeront également d’un terrain de jeu. Ce pré étant grand ouvert sur les prairies environnantes, cela nous vaut parfois la visite surprise (et tout à fait bienvenue) de chevaux, nous avons décidé de faire une haie sèche avec le produit de notre élagage pour délimiter la partie du pré qui est rattachée au terrain, tout en laissant un passage, et pour utiliser au mieux nos ressources en bois d’élagage pour créer une haie naturelle et bénéfique pour notre environnement.

Benoît amène des branchages résultant de l’élagage à la haie benjes

La « haie benjes », qu’es aquò ? C’est une technique proche du plessage mais avec du bois mort, qu’Hermann Benjes a décrite à la fin des années 80, qui consiste à construire des haies en disposant du bois mort à l’horizontale entre des pieux plantés à la verticale.

Quel intérêt ? Avec le temps, cet andain de bois sec va servir d’abri pour une faune locale (hérissons, rongeurs, oiseaux..) dont les déjections, contenant des graines, vont y implanter une végétation locale bien adaptée et créer un cercle vertueux pour la biodiversité: le fait que l’enchevêtrement de branchages soit un refuge et une réserve de nourriture pour les animaux permet à ceux-ci de l’ensemencer pour en faire une haie naturelle de végétaux vivants, dont les baies permettront aux oiseaux de se nourrir l’hiver. Il faut juste être patient, car cette technique permacole prend du temps pour porter ses fruits !

Guillaume tasse les branchages encore verts de la haie, Thibaud ramène du bois




Stage Permaculture – Jour 5

Lucie et Guillaume traînant du broyat de bois dans une bâche pour l'amener à la butte
Lucie et Guillaume traînant du broyat de bois dans une bâche pour l’amener à la butte

La dernière journée, nous passons aux travaux pratiques. Pendant que les enfants goûtent au bush craft (fabrication d’arcs, de lances et d’outils en bois), nous nous attelons à l’érection d’une butte de culture à proximité de l’étang. A dix, nous mettons environ deux heures à réaliser une butte d’environ 8m de long en alternant les couches de bois en décomposition, de terre végétale, de produits de la tonte, de feuilles mortes et de broyat de branches élaguées.

Laure-Anne fendant des tronçons de bois mort déjà attaqués par les insectes pour alimenter le substrat de la butte
Laure-Anne fendant des tronçons de bois mort déjà attaqués par les insectes pour alimenter le substrat de la butte

Le travail demande de l’endurance, de la force, de l’habileté, et nous éprouvons un grand sentiment de satisfaction une fois la butte terminée: nous avons fabriqué ensemble notre premier lieu d’expérimentation pour nos cultures potagères.

Autre sujet de satisfaction: nous avons pu constater la richesse de la flore présente sur le terrain en élaborant une pouponnière d’arbres pour nos futurs besoins (haies, bois…) et la terre végétale contient de beaux vers de terre.

Pierre-Yves nous initie également à la réalisation de manches d’outils de culture à partir des branches de saules marsault. Une fois écorcée, ces branches présentent des aspérités anti-dérapantes parfaitement adaptées au maniement des outils. Encore une production naturelle qu’il suffit de savoir cueillir.